Recherche scientifique et développement / Ce que le professeur Achi Séka Antoine dit des gouvernants africains
La salle de conférence du Conseil National de l’Ordre des Architectes située à Cocody a servi de cadre, hier à une conférence publique relative à la recherche scientifique et développement en Côte d’Ivoire. A cette occasion, le professeur Achi Séka Antoine a expliqué l’étroite relation qui existe entre la recherche scientifique et le développement économique et social. Le constat qu’il a établit sous-tend que la Côte d’Ivoire, en délaissant la recherche scientifique, est loin d’être engagée sur la voie de l’émergence. Décortiquant le thème : « Défi scientifique en Afrique de l’Ouest : cas de la Côte d’Ivoire » lors de la conférence publique organisée par l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas africaines (ASCAD), il a interpelé les décideurs et l’opinion publique que la recherche scientifique est le moteur du développement économique et social. L’universitaire Achi Séka Antoine dit avoir remarqué qu’en général nonobstant des efforts réels de nos gouvernements depuis l’Indépendance en matière d’éducation et de formation des cadres, le faussé scientifique n’a pas été bien comblé. La faute à des blocages sur le chemin de l’émergence scientifique, a-t- analysé. Le délaissement des structures de recherches est selon lui la principale cause de ce retard. « La recherche scientifique est le dernier des soucis de nos gouvernants, signe que nos sociétés n’ont point évolué depuis », a-t-il regrettablement admis de façon générale en Afrique de l’Ouest.
Émergence : vue de l’esprit en l’état actuel des choses
S’appesantissant sur le cas de la Côte d’Ivoire, Pr Séka Antoine énoncera l’objectif principal assigné au domaine de la recherche scientifique au lendemain de l’indépendance avec l’ouverture des premiers centres de recherches : « développer la recherche relative au domaine sociétal, économique et social, valorise les résultats afin de contribuer au progrès de la nation ». De là, l’universitaire a en quelque sorte fait un petit historique de la recherche ivoirienne avant de relever les principales difficultés qui inhibent ses performances : absence de financement des travaux de recherche, insuffisance ou absence de chercheurs, non application des accords de coopération, un monde universitaire dépassé par les nouvelles technologies de recherches, etc…En définitive, le message essentiel, en creux de ce cours magistral est la constatation d’un échec prématuré, d’un faux départ dans la course au développement, à l’émergence, selon la notion à la mode. Sentiment conforté par la conclusion de l’universitaire : « Le développement de la science et de la recherche est indispensable face aux défis du développement ». Autrement dit, si développement il doit y avoir, cela se fera avec « un engagement politique et financier fort envers le domaine de la recherche scientifique. A travers un effort de promotion de la créativité et de la transmission de la connaissance. L’université redevenir un lieu de critique et de remise en cause du savoir… »
Fieny Tié