Religion / Un apôtre de Kacou Philippe emprisonné en Guinée (Conakry)
Depuis près de trois ans, l’AEMEG (Association des Eglises et Missions Evangélique de Guinée) et son président, le docteur Samuel Kamano lutte sans repos contre l'implantation du Message du prophète Kacou Philippe en Guinée Conakry. Et leur instrument de bataille, c’est la police et les tribunaux alors que les apôtres Israël Gomy et Michel Vone Guilavogui demande un débat radio-télévisé. En 2015, suite à une plainte lancée par l’AEMEG, les deux apôtres du prophète Kacou Philippe avaient été emprisonnés pendant trois mois durant lesquels ils ont perdu leur poste de professeur de collège. Et voyant que, curieusement, les apôtres de Kacou Philippe gagnent du terrain, dans le mois de juin 2017, le président de l'AEMEG de Boke, le pasteur Moïse Sidiki Tolno de l'Église Protestante Évangélique de Boke (E.P.E Boké qui est la branche CMA en Côte d'Ivoire en Guinée) demande à comprendre la doctrine du prophète Kacou Philippe. Pour cela, il invite l’apôtre Israël Gomy chez lui et durant tout l'entretien, sa préoccupation sera de savoir ce que l’apôtre Gomy dit de Mahomet, du Coran et des musulmans (Voir enregistrement audio). Après l’entretien, le pasteur Moïse Sidiki Tolno se rend au commissariat central de Boké et porte plainte contre l’apôtre Israël Gomy pour :
1/ injures contre les serviteurs de Dieu (prêtres, pasteurs et imams).
2/ son prophète (Kacou Philippe) se proclame être le dernier prophète.
3/ il a traité la Bible et le Coran comme des canaries de fétiches.
Et le samedi soir 01 juillet 2017, c'est le commandant Joseph Panival du commissariat central de Boké qui se rend en personne au domicile de l’apôtre Gomy pour lui demander de se présenter à son bureau le lundi matin. Le commandant Panival se présente à l’apôtre Gomy comme étant le secrétaire général à l'organisation des militaires, paramilitaires chrétiens de Guinée. Le commandant était-il en tenu militaire ou en soutane ? Nous n’avons pas demandé ce détail important. Après avoir quitté l’apôtre Gomy, il le rappelle pour ramener le rendez-vous de lundi à dimanche 02 juillet. Et le dimanche 02 juillet, l’apôtre Gomy sera retenu dans les violons du commissariat central de Boké jusqu’à 23h GMT avant d'être relâché avec sommation de se présenter le lundi matin pour connaître la décision du prêtre, des leaders religieux (musulmans et chrétiens) de la ville de Boké.
Le lundi matin 03 juillet, lors de la rencontre au commissariat, il est demandé à l’apôtre Gomy de ne pas apporter le Message de Kacou Philippe en Guinée. L’apôtre répond que, en tant que la liberté d'expression et de culte lui donne le droit de croire et de prêcher ce qu’il veut. A la fin de l'entretien, il est arrêté et transféré à la sûreté pour être entendu par le commandant de la prison de Boké. De là, il sera placé sous mandat de dépôt. La date de son procès n’est pas encore fixée.
Pour rappel, le 21 avril passé, l’AEMEG de Lola s’est opposé à une prédication publique de l'apôtre Michel Guilavogui, l’un des deux apôtres de Kacou Philippe en Guinée et l’apôtre avait été conduit à la gendarmerie de Lola puis relâché après intervention du maire de Lola.
Pour bien comprendre le christianisme en Guinée, il faut savoir que toutes les églises sont rassemblées dans une association appelée AEMEG. Et l'association a une représentation dans toutes les villes du pays. Et une église ne peut naître en Guinée sans l’accord de l’AEMEG. Mais chose curieuse, les apôtres de Kacou Philippe enregistrent des conversions parmi lesquelles une ancienne église membre de l’AEMEG et de son pasteur Marcus Maomi. Et depuis cette année 2017, une radio guinéenne (Tamata FM) diffuse les prédications du prophète Kacou Philippe chaque samedi matin de 6h à 6h 40. Il faut noter qu’en dehors de la Guinée, le Message de Kacou Philippe avance dans plusieurs pays dans le monde sans rencontrer d’obstacle.
Pour la Guinée, on est souvent tenté de se poser des questions face aux agissements de l’AEMEG : les apôtres de Jésus se seraient-ils servis des soldats romains contre un faux prophète ? Et pourquoi ne pas simplement organisé des débats pour montrer que ce sont des faux apôtres ? Dieu se sert-Il maintenant de la police et gendarmerie ? Le serviteur de Dieu, c’est le persécuteur ou le persécuté ? Autant de questions sans réponses.
Apôtre Aman Martin