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Kpo Kahankro est un village situé à sept kilomètres de Bouaké sur l’axe reliant cette ville à Djébonoua. C’est le dernier village qui relève du ressort communal. Depuis la nuit de vendredi 2 décembre 2022, ce village est en proie à une psychose. Une véritable peur panique s’est emparée de cette contrée qui a assisté impuissante au décès de cinq de ses enfants âgés d’un à six ans. Pendant que quinze autres sont en soins intensifs au Centre hospitalier universitaire de Bouaké.

Selon le président des jeunes de ce village que nous avons joint par téléphone, la journée du vendredi 2 décembre, l’infirmier du centre de santé de Kongodékro et un agent de santé communautaire ont procédé à la vaccination des enfants dont l’âge est compris entre six mois et 5 ans. Cette vaccination, a-t-il relevé, s’est étendue à toute la zone et était censée apporter la vitamine A aux vaccinés. Tout s’est bien déroulé et rien ne laissait présager la survenue d’un tel drame quand, dans la nuit, une fillette âgée d’un an et plus est prise d’un malaise qui se manifeste par des vomissements, la diarrhée, le corps qui chauffe et elle devient raide.

Conduite d’urgence à l’infirmerie de Kongodékro, chez l’infirmier ayant procédé à la vaccination, il lui prodigue les premiers soins, prescrit une ordonnance et demande aux parents de transférer la malade au Chu de Bouaké. Retournés au village pour se doter de moyens financiers afin de se rendre au Chu, les parents constateront le décès de leur fillette aux environs de 3 heures du matin, dans la nuit du vendredi au samedi.

Le temps de porter la triste nouvelle à tout le village que d’autres enfants sont pris par le même malaise. Deux sont conduits en urgence au Chu, trois en clinique. Malheureusement, quatre parmi ceux-ci décèdent. Ce sont Ange Mael Djah Kouassi, 1 an 7 mois, Johana Konan Adjoua, environ 6 ans, Gédéon Kouakou Kouassi, 1 an 11 mois, Merveille Konan Amoin, 1 an 8 mois, et Elie Sharma Kouadio Koffi.

Quinze enfants sont en soins intensifs au Chu de Bouaké. Le commandant de brigade de Djebonoua et celui de Bouaké se sont rendus sur les lieux pour s’enquérir de la situation et ouvrir sans doute une enquête pour chercher à déterminer l’origine du mal. Le député Bema Fofama a apporté sa compassion aux familles éplorées.

S.B.